Le journal des Micro-Aventures et des randonnées en Pleine Présence

Le courage, c'est une histoire d'amour avec l'inconnu. Aimer, c'est l'art d'être en relation avec les autres. Méditer, c'est l'art d'être en relation avec soi-même. Laisser l'amour et la méditation être vos deux ailes.

Récit de ma 1ère rando/bivouac en pleine présence autour du lac de la Gileppe

C’est parti pour 29 kms de randonnée réparti sur deux jours avec un bivouac à l’aire de repos de la bergerie. Au départ du parking de drossart (50.548002 – 6.057251), j’entame un parcours en boucle au cours duquel je vais avoir la chance de me délecter des majestueux paysages du lac de la Gileppe avant de longer la petite rivière de la Soor, qui traverse le Hertogenwald, dans lequel elle se jette dans la Helle à 2 km en amont d’Eupen, au lieu-dit Pont-guerrier.(Fagnes-Esset, Province de Liège).

C’est une première et sur différents points puisque je teste un nouveau sac à dos (Forclaz Tref 900), un nouveau Gsm et une nouvelle application de Navigation (Viewranger). Je me sens exalté à l’idée d’entreprendre cette randonnée en solo, avec le minimum de matériel et peu de points de repères pour me guider. Mais comme vous allez le lire, mon insouciance va me jouer des tours et me faire faire quelques détours !

Car c’est un fait, si j’ai déjà parcouru pas mal de kilomètre lors de mes nombreux voyages intérieurs, je suis moins expérimenté quand il s’agit d’arpenter les sentiers qui se dessinent au coeur de la forêt.

En règles générales, lorsque je suis chargé avec un sac de 15 kg sur le dos, je parcours entre 10 ou 15 kms maximum sur la journée. Dans ces conditions, je peux rester totalement présent à tous ce qui s’invite sur le chemin ainsi qu’a tous ce que je ressens et tous ce que je reçois comme messages en cours de routes.

« Laisser l’amour et la méditation être vos deux ailes ».

A oui, vous devez savoir que je pratique l’Auto-Accompagnement en Pleine Présence (dont vous trouverez un aperçu en cliquant sur le lien hypertexte). Je me sens très enthousiaste à l’idée d’initier d’autres personnes à cette formidable discipline qui permet de revenir à soi en présence et à l’essentiel de la vie, avec douceur, à son rythme. Lors de ce parcours, je teste le concept sur moi-même et je me propose de vous rapporter les découvertes et prises de conscience que  cette rando-bivouac me renverra au fil des kilomètres . Revenir à l’essence de l’essentiel en connexion avec la nature, lors de différentes Rando-Challenge que j’ai baptisé, « Access Spirit in the Woods » est un projet de coeur ! Je vous en dirai plus à mesure que j’avance sur le chemin de la randonnée intérieure et extérieure.

 

Mais revenons sur la route, juste sur cette route qui nous rapproche chaque jour un peu plus de nous-même. Ce lundi 31 mai, je quitte le parking de drossart à 11 heures. Après une heure de marche, je suis surpris de ne pas voir arriver l’aire de bivouac de la Gileppe. Pour préparer cette balade, je me suis inspiré du parcours de David, du Blog Randogeur (que je vous conseille si vous souhaiter randonner et bivouaquer en compagnie de vos animaux).

Dans le récit de sa randonnée, il indique avoir rapidement croisé l’aire de repos de la Gileppe et de surcroît, il fait part du fait qu’il a randonné lors de la seconde journée sur une distance de 7 kms, avant de boucler une distance totale de 20.3 kms.

Et hop, cela suffit à faire ce raccourci dans la tête. Vous savez, ce genre de raccourci que l’on prend parfois avec les autres parce que nous les envisageons à partir de ce que voudrions qu’ils soient et même, à partir de ce que nous sommes et non tels qu’ils sont vraiment. Et c’est un fait, j’ai lu la retranscription de son aventure avec les yeux de quelqu’un qui s’en était déjà fait une idée ! Je ne souhaite pas faire plus de 15 kms le premier jour et pas moins de 5 ou 6 maximum, le second. Mon esprit a donc vu ce qu’il voulait voir. Car il en est ainsi, prenez un temps pour méditer ceci :. vous voyez ce que vous croyez et non l’inverse ! C’est formidable, n’est-ce pas, puisqu’avec cette vision erronée, l’aire de bivouac de la Gileppe est très proche du parking de Drossart et mieux encore, la seconde aire de bivouac ou je suis censé dormir, celle de la bergerie, ne doit être quant à elle qu’à à 13 ou 14 kms de mon point de départ ! Confiant et complètement relax, c’est sur cette fausse note, cette vue biaisée de l’esprit que la randonnée va s’accorder avec une mélodie intérieure qui ne sera pas toujours aussi paisible que le bruit de la rivière qui s’écoule tranquillement.

 

Ouf, après avoir parcouru 5 kms, la voici cette première aire de bivouac. La Gileppe se profile à l’horizon tandis que j’entends cette voix critique qui fustige ce pauvre David, l’affligeant d’un manque de sérieux et de précision dans ses descriptions. Ce n’est rien, sachant qu’il ne me reste approximativement que 8 kms pour ce jour, tranquillement, je vais prendre le temps de me déposer 30 minutes pour manger le repas (thon légume) que je me suis préparé pour ce midi.

Mais au fait, il est déjà 13 heures à vrai dire. Cette aire de repos se trouve au bord de l’eau et c’est franchement très sympa. Je n’y passerai pas la nuit cette fois-ci puisque je me dirige vers l’aire de bivouac de la bergerie. Aire de bivouac qu’une partie de moi-même à délocaliser sur la carte de mon esprit. Dès lors, j’estime être à une distance suffisamment raisonnable que pour marcher tranquillement, en me laissant recevoir tous les bienfaits que mère nature me proposera en chemin.

Et bien ce n’est pas tout à fait ce qu’il va se produire dans les faits. Vous remarquerez combien il en est souvent ainsi dans nos vies. Nous imaginons la façon dont notre journée, notre semaine et parfois notre existence toute entière devrait se dérouler à partir d’une partie de nous-même qui vit dans l’illusion d’espoir, le plus souvent déchus.

Ne somme nous pas des champions pour nous décevoir ? Ne sommes-nous pas des spécialistes lorsqu’il s’agit de mettre des stratégies en place pour nous épuiser tous seul, sans l’aide de personne ? La pluport du temps, ous réfutons à la réalité qui se déroule sous nos pieds, nous la refusons même en nous évertuant à la contrarier parce qu’elle ne correspond pas à ce que notre mental avait prévisionné.

C’est bien plus souvent cet écueil de l’esprit qui est à l’origine de nos souffrances, que ce qui se produit dans nos vies, n’est-ce pas ! Est-ce que cette réflexion vous renvoi à quelque chose, là où vous êtes maintenant ?

Soyez bienveillant avec vous-même car quel que soit la pensée, le sentiment, l’image, le souvenir ou le projet qui vient à votre conscience maintenant, c’est une expression de la vie et la vie est aimante !
Mais néanmoins, soyez vigilant avec ce que le mental raconte : lorsque la réalité rattrape l’esprit qui s’était évadé, il ne sera pas rare que le corps doive se déployer au prix de nombreux efforts pour la rattraper. C’est ainsi qu’après quelque détours et retours, cette vue de l’esprit erronée va mettre le corps à rude épreuve puisqu’en lieu et place des 13 ou 14 kms que j’avais prévu de parcourir pour ce premier jour, je vais devoir pousser la machine pour rallier la bergerie en faisant 10kms de plus. Soit, 24 kms chargé à 15kgs.

« Le courage, c’est une histoire d’amour avec l’inconnu »

Voilà l’occasion que j’attendais de pouvoir me placer à la frontière avec cette fameuse limite dont je vais beaucoup vous parler au cours des aventures à venir ! Ce lieu de toutes les incertitudes et de tous les possibles !
Car n’en douter pas, même si nous n’avons que très peu de contrôle sur les circonstances, quel que soit la façon dont notre chemin se dessine, nous en sommes l’architecte et nous avons le choix de faire de notre vie une œuvre d’art ou une œuvre de désespoir. Alors, plutôt que de vivre le désespoir quand nous sommes dans le noir, soyons courageux et poursuivons la marche même si nous ne savons pas où nous allons ! Poursuivons avec la certitude que quelque chose de merveilleux va pointer juste un peu plus loin, tapis dans l’inconnu car la vie est aimante et son mouvement va toujours vers l’avant !

Trêve de bavardage, après avoir bien mangé, il est temps de repartir et de bien s’ancrer dans le corps. C’est important de prendre place dans tout l’espace du corps et de l’habiter afin de rester vigilant quant à ce qu’il pourrait manifester en cours de route. Notre corps est doté d’une sagesse qui fait défaut à notre mental qui est trop souvent limité par des croyances inconscientes. Notre corps est en mesure d’exprimer ce que nous avons besoin de savoir à condition que nous soyons préparé à entendre et recevoir ces messages.

Tant d’un point de vue physique qu’émotionnel, il nous offre sans cesse de nombreuses informations qui sont en soi des indicateurs de direction. Des panneaux de signalisations qui varient en fonction du terrain, c’est à dire en fonction de la circonstance que la vie nous invite à faire l’expérience. Une expérience qui a pour objet d’approfondir la conscience que nous avons de nous-même, des autres et de ce monde que nous arpentons.

« Méditer, c’est l’art d’être en relation avec soi-même »

Sur ce tracé, la plupart des chemins sont asphaltés et néanmoins, je ne me lasse pas de ces ouvertures en bord de routes qui laissent place à des paysages plantureux. Après avoir effectué deux autres kilomètres, je remarque une brèche avec la possibilité de descendre sur une petite plage. Selon mes estimations, il ne me reste que 6ou 7 kms à parcourir, au diable l’avarice ! Je vais me laisse tenter car comme le dit Oscar Wide, « la seule façon de résister à la tentation, c’est d’y céder ». Mais attention de ne pas céder trop souvent car tout ce que nous recevons de mère nature retournera à mère nature. Mais quand je regarde cette plage, je n’ai qu’une envie. Méditer et me laisser porter et même transporter sur d’autre rivages par l’énergie nourricière de Gaîa, vous savez de quoi je veux parler, vous qui me lisez et qui randonnée au cœur de la nature.

 

 Loin de moi l’idée de vous accabler de mes états d’âme car ce n’est pas l’objet de ce journal de randonnée en Pleine Présence. C’est donc de façon authentique et transparente que je vous partage une expérience qui aura toute sa valeur d’ici la fin de cette micro aventure, en pleine présence à soi.

Il y a quelques mois seulement, j’ai fait le tour de ce lac avec mon ex compagne. Depuis quelques semaines, nous nous sommes séparés, non pas sans que cela ne soit tempétueux. Les vagues émotionnelles sont retombées et la mer est plus calme. Néanmoins, je remarque que quelque chose en moi se sent mélancolique lorsque j’arpente cette région que nous avons découverte ensemble, en début d’années. Ce n’est pas vraiment désagréable car je la connais bien cette partie de moi-même, je la connais mieux que cette belle contrée ! Elle vient souvent me faire savoir qu’elle rêve l’amour et qu’elle se sent asséché de ne pouvoir le côtoyer de façon pérenne.

Contrairement à ce début d’année, aujourd’hui, le temps est lumineux. Le soleil irradie le paysage et pourtant, après avoir passé le bivouac de la Gileppe, je ressens également comme une forme de lourdeur qui plane au-dessus de moi. C’est comme si un nuage gris et lourd de tristesse me tombait dessus comme un orage, sans prévenir. Comme si une autre partie de moi-même portait le poids de cette mélancolie qui s’est invité sans s’annoncer.

« La mélancolie, c’est le bonheur d’être triste », disait Victor Hugo. Eh bien, faites dont le teste.

S’il devait encore vous arriver de ressentir ce genre de sentiment prochainement, prenez le temps de ralentir et de rester avec ce que vous ressentez.

Prenez le temps d’observer les images qui vous viennent, les souvenirs, les odeurs, les sensations et peut-être pourrez-vous le constatez, vous aussi.

Il y a parfois une forme de plaisir à se remémorez ce qui est douloureux et particulièrement lorsqu’il s’agit de sentiments amoureux.

Pourquoi ?

Parce que d’une part, c’est une autre façon de retourner en arrière et de se replacer près de l’être que l’on a aimé. Une autre façon de revivre encore une fois l’amour dans le souvenir de sa présence…

Et d’autre part, c’est aussi une façon de ressentir et même de connecter avec une partie de nous-même qui vibre ce désir d’amour puissant, qui vit ou parfois, survit en nous.

Et c’est en soi une ressource que d’envisager la mélancolie sous cet angle. A chaque fois que vous la ressentez et que vous la reconnaissez pour ce qu’elle est en vérité, à savoir l’expression du désir d’une partie de vous-même, vous élargissez la conscience de qui vous êtes.

Vous vous rappeler alors à vous-même ce que vous êtes au-delà de votre histoire ainsi que ce à quoi vous aspirez véritablement lors de ce passage à travers la vie.

Avec ce niveau de conscience, ce sentiment n’est plus quelque chose qui va altérer votre énergie mais plutôt vous la rebooster !

Avec ce niveau de conscience, ce sentiment vous branche sur la fréquence de l’amour plutôt que celle des regrets ou des remords ou pire encore, de la culpabilité de ne pas avoir été assez ou d’avoir été trop, lors de votre relation et alors…!

« Aimer, c’est l’art d’être en relation avec soi à travers les autres » !

Alors, le désir d’aimer et d’être aimé renaît. Vous prenez conscience que ce n’est pas l’autre qui vous manque, mais l’amour de vous-même à travers cet autre.

Vous prenez conscience que l’amour est toujours et sera toujours présent quelques soit la personne qui vous le renvoie.

Vous prenez conscience que l’autre est un lieu de rendez-vous avec vous-même !

Dès lors, vous n’êtes plus figé par le souvenir et vous pouvez reprendre votre marche et aller de l’avant dans la vie comme dans la rando-aventure, à la découverte de vous-même et des merveilles que cette intelligence qui nous dépasse, est en train de vous préparer en vue de vous permettre d’aimer et d’être aimé sans vous limiter !

Ainsi, sur cette plage, je vais prendre le temps de reconnaitre ce ressenti de mélancolie. Reconnaitre ce que vous ressentez en le nommant clairement par exemple, est la première étape qui autorise ce ressenti, qui est en soi une énergie vivante, à se transformer et à évoluer vers autre chose. Se transformer en un autre sentiment qui vous montrera un peu plus, un peu plus à propos de ce que vous devez savoir pour faire l’expérience à laquelle vous aspirez. Reconnaitre une émotion, c’est reconnaitre une partie de vous-même, soyez en sur. Et reconnaitre qu’une partie de vous-même se sent triste, c’est comme faire savoir à un ami combien vous ressentez et combien vous comprenez sa tristesse. Vous ne le conseiller pas, non, surtout vous ne faites pas cela car au fond de lui-même, ce n’est pas ce qu’il attend et vous le savez. Vous reconnaissez sa douleur comme si vous la viviez, comme si vous étiez installé à sa place.

Plutôt que de lui dire, ça va passer ou ça ira mieux bientôt, vous lui faites savoir que vous êtes avec lui là où il se trouve maintenant, dans sa peine.  Dès lors, il se sent accueilli et soutenu dans ce qu’il vit ou dans ce qu’il survit et il se donne le droit d’aller jusqu’au bout de sa peine de sorte de contacter plus rapidement la nouveauté qui se trouve juste à sa frontière. Il en est de même avec vous-même puisque ce que vous ressentez est l’expression de ce que vous êtes ou tout au moins, d’une partie de ce que vous êtes.

Aussi, prendre le temps de rester avec ce que vous ressentez de temps à autre, comme vous prendriez le temps avec cet ami(e), c’est prendre le temps de mieux vous connaitre et c’est primordial. Primordial si vous souhaitez vous libérer de ce qui est comme un poids, le poids des émotions retenues. Plus encore, le poids de ne pas vous autorisez à les exprimer et à exprimer qui vous êtes vraiment lorsque vous la vie vous invite à le faire, qu’il s’agisse d’amour ou de tout autre domaine de vie important à vos yeux.

 

Après avoir pris ce temps avec moi, je vais alors reprendre la marche avec pour intention d’élargie mon espace de conscience. Comment ? Je synchronise le rythme de ma respiration sur le rythme de mes pas en respectant une séquence précise.

Cette technique que j’ai empruntée à la marche Afghane me permet à la fois de ramener mon attention dans le corps lorsque mon esprit s’évade et en même temps, de créer un espace méditatif plus large afin d’être présent à ce qui pourrait remonter à ma conscience en chemin. La sensation de lourdeur n’a pas renoncé à se faire valoir mais je ressens quelque chose d’enveloppant qui prend place à l’extérieur et qui semble me donner l’élan d’aller de l’avant.

C’est comme un souffle de vie qui me pousse dans le dos et qui m’encourage à aller voir plus loin. Aller à la découverte d’autre chose, d’une autre partie de moi-même, d’une autre histoire et d’un autre territoire et qui sait, d’un autre moi-même et d’une autre vie.
Mais vous le savez, n’est-ce pas. Les émotions, c’est comme le temps, ça change tout le temps sans que personne n’ait mot à dire. Elles sont telles des vagues contre lesquelles il ne sert en rien de se battre. Vous avez déjà essayé de remonter le creux de la vague à contrecourant lorsque vous êtes pris dans le rouleau d’une déferlante ? Fatiguant et même dangereux, n’est-ce pas. Avec les émotions, c’est pareil. Il est plus habile d’apprivoiser la vague émotionnelle que de chercher à la surmonter. 

Et si vous vous y essayer une fois. Une fois en pleine mer avec de petites vagues et une fois au cœur de vous-même avec des petits remous émotionnels. Laisser vous glisser dans le creux de la vague, dans le creux de ce que vous ressentez et tel un surfeur aguerrit, faites confiance au mouvement de la vie et laisser-vous porter par sa force.

Vous serez alors surpris de constater comment cette vague d’énergie vous élèvera vers sa pointe sans que vous n’ayez rien d’autre à faire que de vous laisser aller à son courant avant de pouvoir contempler la ligne d’horizon qui se profile. Voici le conseil…d’ami(e) que je vous refile.

Se laisser glisser, laisser faire les pas, se laisser marcher et juste observer et s’observer, en conscience est la clé de la résilience.

Marcher en pleine conscience est un art qui s’entraine et qui s’affute avec la répétition et l’expérience. La respiration est tel une ancre qui permet à celui qui voyage de revenir de temps en temps à bon port. Revenir à bon port lorsque le vent des préoccupations souffle trop fort. Il m’arrive encore souvent de m’absenter, de me laisser emporter par un flow de pensées. Il m’arrive encore plus souvent d’être pris par des torrents d’émotions, le corps ici sur la route quand l’esprit est ailleurs, parfois à des années lumières devant, perdu dans le vague. Vous voyez probablement de quoi je parle ?

Lorsqu’il en est ainsi, je prends le temps de ressentir tous mon corps jusque dans toutes ses extrémités et même dans son au-delà. Je prends le temps de respirer consciemment sur le rythme qu’ordonne les pas qui se succèdent en sachant exactement où ils vont. Respirer depuis l’abdomen afin de permettre au corps de se redresser. Reprendre sa posture naturelle afin que tous les sens en éveil, je puisse photographier et imprimer dans la mémoire le moment qui se présente à moi maintenant. Imprimer ce moment avec ce qu’il comprend dans son essence, les souvenirs et les saveurs d’un autre moment passé que je souhaite réitérer. Revivre même, afin de m’imprégner de ses richesses pour ensuite revenir ici et changer de point de vue à l’effet d’envisager la traversée à venir avec une perspective plus large.

Après avoir parcouru 2 km sans suivre le tracé suggéré par mon application, c’est cette posture qui va me permettre d’être attentif à un petit sentier qui va me conduire vers un point de vue imprenable. Plus de GPS, ce n’est plus nécessaire à cet instant car le corps sait et vous avertit lorsque vous devez changer de trajectoire !

J’ai maintenant parcouru les 14 km qui devraient me permettre d’atteindre mon point de repos et le corps commence à manifester de la fatigue. J’aperçois un petit cabanon mais ce n’est pas une aire de bivouac. Mes chaussures font mal aux pieds et vraiment, je ne comprends pas pourquoi je ne suis pas en train de monté la tente. Me suis-je trompé ? Impossible avec l’appli ViewRanger qui semble être précise. J’ai bon regardé encore et encore, je suis en plein sur le tracé. Je me sens un peu inquiet et en même temps, je me sens comme excité à l’idée de ne pas savoir où je suis et de devoir improviser.

Vous savez, ce moment ou nous ne savons plus rien et ou nous nous sentons au bord du précipice. Ce moment ou parfois dans nos vies, c’est l’incertitude la plus totale qui fait loi. Eh bien, à contrario de ce que nous avons tendance à croire, ces moments où nous nous sentons démuni parce que plus rien n’est sous contrôle sont de véritables pierres précieuses. Pourquoi ? Parce qu’en lieu et place d’être ce sentiment de vide existentiel que nous pouvons ressentir, ils sont tels des espaces remplis d’infinies possibilités. La première de ses possibilités étant de faire l’expérience de nous-même avec un autre niveau de conscience et un autre regard sur les évènements qui nous touchent dans l’un ou l’autre domaine de vie.

Je me rappelle avoir fait l’expérience douloureuse autrefois. Je ne vais pas m’étendre sur ce sujet que je traite dans un livre prochaienement disonible mais il y  10 ans de celà, j’ai tout perdu en me perdant dans l’alcool. J’avais alors ce sentiment de plus être rien et de ne plus être nulle part ailleurs que dans un vide sans fond. Et c’est parce qu’il n’y a pas de fond que je ne suis pas écrasé lorsque je me suis effondré même si j’avoue ne pas être passé loin de me perdre dans un gouffre.

Au contraire, c’est de ne plus être rien et de ne plus avoir aucun point de repères qui m’a permis de me rencontrer et aussi, de choisir une autre route. Choisir un chemin qui est votre et au travers duquel vous pouvez faire l’expérience de vous-même sans filtre, sans filet, sans masques et sans préjugés, c’est ce que la nature nous autorise.

Pourquoi ? Parce que dans la nature, il n’y a moins de points de repères pour l’esprit. Vous savez, le mental s’accroche à tous ce qu’il peut pour se rassurer, nous maintenir nous maintenant là ou nous sommes. Nous sommes alors souvent  figé et parfois même statufier dans le connu et même si ce connu est profondément inconfortable, nous ne parvenons pas à nous en écarter.Pour le mental, ce qui est inconfortable est confortable, juste parce que c’est connu, n’est-ce pas 

Et de surcroit, ce sont les certitudes que nous avons à propos de nous-même et des autres qui nous empêchent d’aller voir au-delà. Au-delà, vous savez, dans cet espace que nous sommes et qui comprend tous ce qui est, y compris cette foisonnante nature environnante qui nourrit notre âme

Je sais que vous entendez ce que je veux dire lorsque je dis que vous pouvez sentir ne faire qu’un avec cette nature. Je sais que vous captez l’essence de ce que je sous-entend quand je fais référence à vous et à quelque chose de plus subtile que l’idée habituelle que vous vous faites de vous-même. Vous savez, cette image mentale qui nous est renvoyée lorsque nous interagissez avec les autres en société, dans notre costume, jouant sur des scènes de vies connues avec nos répliques habituelles. Vous n’êtes plus ceci quand vous êtes seul en milieu de cela, de cette nature qui vient soutenir votre véritable nature. Vous êtes alors tout nu mais sans gêne, sans masques, sans filtres, sans honte d’être vous-même. A la fois sensible et vulnérable et à travers cet état d’âme qui renvoi à votre humanité, libre d’être vous dans toute votre singularité, exprimant alors votre puissance authentique.
C’est avec ce sentiment d’être moi-même et vraiment à ma place sans prendre de place à personnes que je vais poursuivre et enfiler d’autres kilomètre. D’autres kilomètres sur le béton car sur ce tracé il y a assez bien de petits chemins asphaltés au grand damne de mon âme qui ne s’en réjouit guère. D’autres kilomètre avant de me poser dans cette jolie aire de repos qui m’accueille bras ouvert.

 

20 kilomètres me séparent maintenant de mon point de départ sur le parking de Drossart et selon ce que mon GPS indique, le point de ralliement est à seulement à 4 kilomètres.
4 kms, ce n’est pas grand-chose, vous en conviendrez. Eh bien, ces quatre kilomètres vont me rappeler que j’ai un corps et que pour le peu que je l’ai préparé, il a lui aussi ses limites. Je suis sur les genoux, le sac pesant sur les hanches, j’ai bon relâché de la tension à ce niveau et rehausser sur les épaules, j’éprouve de grandes difficultés à poursuivre sans risquer la blessure ou tout au moins, sans souffrir le martyre.

Et pourtant, je regorge de vitalité mais cette vitalité n’est pas physique. Je la ressens au-delà de mon corps, dans son pourtour. C’est comme si j’étais enveloppé d’une couverture chauffante et légère et qui booste mon énergie, Je souffre vraiment physiquement et pourtant, je me sens véritablement enthousiaste. A vrai dire, je me sens en vie et plus encore, je ressens l’essence de la vie qui circule à travers moi. Je veux dire, la vraie vie, celle qui se vit à la limite, dans l’incertitude du moment qui est à venir et dans l’oubli d celui qui est passé. Je marche le long de ce cours d’eau et j’ai le sentiment d’être et de suivre le courant de la vie, loin du confort et de la sécurité de cette routine que je n’ai que trop entretenue dans le passé, au point de ne pas être loin d’en mourir.

Je suis surpris par ce qui surgit depuis les tréfonds de ma mémoire. J’ai de nombreuses images qui défilent sur l’écran de ma conscience et qui viennent me rappeler l’homme que j’ai été auparavant Je visionne ces souvenirs avec une clarté extraordinaire et tout en poursuivant la marche, sans aucunement me juger. Un sourire s’inscrit sur le visage, je le ressens mais ce n’est pas une moquerie, juste un constat. Tout ce qui est éclairé par la conscience change et il semble que ce qui a été touché par la lumière ne retourne jamais dans l’obscurité. Tout au moins, si c’est le cas, c’est avec beaucoup plus de clairvoyance que nous ferons l’expérience renouvelé de nous-même ! Il y a encore quelques années seulement, je me serai plaint, j’aurai juré, rejetant la faute à…mon GPS, m’injuriant, accusant ma compagne, fustigeant du regard celui ou celle qui aurait croisé ma route, pestant et m’épuisant encore un peu plus jusqu’à regretter d’avoir entrepris l’aventure. Je souris et je ressens de la compassion pour cet homme que j’ai été et qui faisait de son mieux avec la conscience qu’il avait de lui-même.

Aujourd’hui, je vois cette expérience et même, j’envisage la difficulté que je rencontre et que je ressens dans tout le corps comme une opportunité pour aller me placer à la limite. La limite, vous savez, cette fameuse limite dont je vous ai touché quelques mots au départ de cette aventure, ce lieu de tous les possibles qui se trouve juste de l’autre côté, dans cet espace qui parait vide et inaccessible et que l’on appelle la conscience. Je ne cherche plus à fuir ce qui cherche mon attention.

La nature est resplendissante et je me sens comme en état de transe ou tout au moins, porté par l’émerveillement, littéralement hypnotisé par la lumière qui se reflète sur la Soor et maintenu en état d’éveil par les senteurs, les couleurs et l’énergie ambiante. J’aperçois une aire de repos qui se profile à l’horizon. Plus que deux ou trois cent mètres et je pourrai déposer ce corps fatigué pour aller me plonger au confins de cet espace afin d’aller explorer ce qui me sera suggéré.

Le souvenir de cet homme contrarié n’a pas surgi par hasard. Ne sous-estimer pas ce qui vient à votre conscience et peu importe le chemin et la forme que cela choisit pour se manifester votre attention. Un souvenir n’est pas juste un souvenir. Souvent, il est porteur de sens et il est en soi le porte-parole d’une partie de nous-même qui tente de nous délivrer un message. En me rappelant cet homme enragé, cet homme qui vivait dans l’urgence du moment suivant, n’étant que trop peu présence à l’essence de la vie, maintenant que je suis posé les yeux fermés dans cet abri, je peux me connecter à son énergie.

Il m’est alors facile de ressentir combien il souffrait et depuis là où je suis, dans cet espace d’accueil sans jugement, il m’est également facile de mettre en lumière ces démons intérieurs. Mais ce n’est pas là que l’énergie de vie me conduit. Le mouvement de la vie va vers l’expansion et jamais vers la récession. S’ils nous arrivent de revenir sur nos pas, c’est pour voir ou revoir ce qui n’avait pas été conscientiser lors de notre premier passage, et ce, afin de corriger notre trajectoire et de poursuivre notre route avec plus de justesse. Cette règle s’applique maintenant mais également de vie en vie. Je ne reste pas avec cette colère mais je ressens toute l’énergie de non vouloir de cette partie de moi-même qui s’incarne dans l’ombre de ce souvenir. Et c’est ce ressenti puissant de non vouloir qui va servir de passerelle pour aller voir ce que souhaite vraiment cet homme qui a marché la rage au ventre pendant tant d’année.

Je suis bluffé par ce que je viens d’entendre. Je me sens léger comme l’air et je ne ressens pratiquement plus le poids de ce kilomètre parcouru juste parce que je viens de me délester du poids de ce mensonge que je m’étais infligé depuis toute ces années. Ce mensonge à propos de ce que je suis, cet homme extraverti et toujours complaisant. Cet homme qui tel un caméléon n’a cessé de se déguiser pour pouvoir jouer sur le terrain de jeu des autres, se conformant à leur croyance et se nourrissant de leur valeur à contre cœur.

Cet homme me montre avec clarté qui il veut être et plus que de le comprendre, je peux le ressentir. La première chose qui me vient, c’est le détachement. Un homme détaché, pas un homme désintéressé ou apathique mais un homme qui ne fait plus les choses pour être valorisé. Mon dieu, permettez-moi cette expression, quelle sensation de liberté absolue et quel soulagement que de faire l’expérience là ou je suis assis dans cet abri, de ce que j’ai toujours été sans le savoir et de ce que je suis en devenir !

Je fais l’expérience de moi-même avec tous les détails de l’attitude et de la posture que je souhaite qui m’est suggéré d’incarner. Il ne s’agit pas seulement d’un modèle mis d’une forme d’impression vague qui comprend un ensemble de détails que je ne pourrai nommer ni même identifier dans l’immédiat ; J’entend cette voix me dire, continue d’avancer et tu sauras.

Je sais que cette expérience raisonne quelque part pour vous qui me lisez. Quelque part dans les confins de votre conscience, vous êtes également en train de vous découvrir. Enlever les couches de mensonges que nous nous sommes infligés par peur d’être rejeté par les autres n’est pas facile. Le mensonge en soi n’est pas péjoratif puisqu’il nous renseigne sur une attitude qui ne fonctionne pas ou plus pour nous. Mais néanmoins, il peut être douloureux de reconnaitre que nous avons joué dans la peau et dans le théâtre d’autres que nous-mêmes.

C’est avec une immense sérénité et une joie d’être et même de renaitre incommensurable que je ferai les deux derniers kilomètres sans plus trop ressentir ce corps en souffrance, sans plus m’inquiéter de rien d’autre que d’être fidèle à ce que je ressens.

Je vais alors m’arrêter à peu près tous les 200 mètres, à l’écoute de mon corps me suggère pour tenir la distance, l’esprit apaisé, l’âme enjoué.

 

 Je l’ai fait. Je l’ai rattrapé cette aire de bivouac. J’avoue avoir appliqué le principe du plus petit pas possible lors du dernier kilomètre ou je me suis arrêté tous les 200 mètres, mais je l’ai fait et j’en suis fier. Aujourd’hui, je sais reconnaitre et célébrer mes victoires à leur juste valeur, aussi petites paraissent-elles être. Mais au fait, il n’y a pas de petites victoires car chacune d’entre elles contribuent à ce que nous devenons. Elles participent activement à notre grandeur et c’est le fait de les reconnaitre qui nous permet de nous élever et de faire le pas de plus en direction de notre raison d’être à la vie. Il me reste à monter la tente, déployer le matelas et le sac de couchage et aller ramasser du bois mort pour alimenter le feu du soir.

Mais voilà, je ne trouve que de grandes branches qui reposent sur le sol des alentours et je ne suis pas équipé pour couper du bois mort. Saviez-vous que le foret n’a pas seulement le pouvoir de nous reconnecter à nous-même mais également celui de nous connecter les uns aux autres et ce, sans qu’il n’y rien d’autre à faire que de se laisser être ! La nature à ce pouvoir-là. La plupart du temps, lorsque vous croisez quelqu’un dans un contexte de vie journalier, après les salutations d’usage, si la conversation va plus loin que le traditionnel « comment ça va » qui signifie littéralement « comment ça va avec moi…ou comment es-tu en relation avec moi », il ne sera pas rare que la question qui suive soit tout aussi superficiel et mécanique.

Nous nous engageons alors dans une espèce d’interrogatoire inconscient. Le « que fais-tu dans la vie » qui de façon avérée signifie, fais-moi savoir ce que tu sais faire, quel est ton titre, ta fonction, ton rang social, ton niveau d’éducation et de scolarisation, histoire que je sache si je vais pouvoir interagir ou pas avec toi, ce que fais-tu tue la relation authentique, la maintenant dans les 30 à 40 paraphrases que la plupart des humains répètent comme des robots sans avoir même la conscience qu’ils ne sont l’auteur d’aucune d’entre elles. Vous trouvez peut-être ceci exagéré ou dur ? Vérifier par vous-même et soyez bienveillant avec vous-même lorsque votre réservoir de vocable sera éclairé par la conscience. Les prises de consciences sont le plus souvent douloureuse et il ne sera pas rare que l’on referme le livre qui nous les livrent. Donc, soyons bienveillant avec nous-même et ne critiquons jamais ce que nous ne savions pas hier. L’inconscience est mère de toutes les actions dépourvues d’humanités, de cet état de fait, il nous incombe de prendre conscience

L’ignorance est son bras séculier. Et l’entretien de l’ignorance est ce qui conduit les êtres humains à ne communiquer qu’à partir de répliques dignes de scénario de série B. Le nombre de ces répliques est aussi ténu que leur qualité. Eh bien, c’est ici que la magie de Gaia fait foi puisque ces mêmes êtres humains, je dis bien, ces mêmes personnes, parviennent à changer leur mode communication lorsqu’elles se trouvent immerger dans la nature ! Elles entrent alors en interaction à partir d’un autre lieu que celui du mental. Et le plus incroyable, c’est qu’elles réalisent ces prouesses car il s’agit bien de prouesses, sans avoir reçu aucun cours d’expression orale ou encore, de savoir être ! Lorsque vous croisez quelqu’un en forêt ou tout au moins dans la nature, votre visage et le sien s’ouvre. Vous n’avez pas besoin de mots, c’est votre coeur qui connecte à celui de l’autre pour que vos fréquences s’accordent. Un sourire et un regard bienveillant suffisent à établir le lien.  Si les mots s’invitent, venant rompre le silence, c’est toujours avec délicatesse et bienveillance. Aussi, ils forment des phrases qui touchent directement à l’essence de l’essentiel. Le comment vas-tu n’es pas de rigueur en pleine nature et sera volontiers remplacer par un vrai « BON-JOUR enjoué suivi d’un temps de pause ou les regards se croisent avec empathie. Les sourires, les partages d’expériences du moment seront alors préférés aux questions d’usage. Il n’y a que le moment présent qui prête à débat et c’est autour de celui-ci que parfois, nous allons rencontrer une personne dans la profondeur de son âme.

Combien de fois ne m’est-il pas arrivé d’être témoin de ce genre de rencontre sincère et véritable Combien de fois les personnes que j’ai eu la chance de croiser sur les sentiers de randonnées ne se sont-elles pas confiées spontanément, me partageant une partie de leur légende personnelle ! Une fois, un couple m’a compté l’ensemble de leur vie. Lui était capitaine de frégate dans la marine et elle était infirmière. ? Je me suis littéralement retrouvé à bord de leur navire et j’ai vraiment apprécié ce voyage rempli de souvenir teinté d’émotion fortes. Je les vois encore avec précision et je ressens tout le plaisir que nous avions à échanger, alors. Il n’aura suffi que d’une petite heure pour que ces personnes et leur univers restent à jamais gravé dans ma mémoire.

Ce soir-là, sur le camp ou je me trouve, il y a deux personnes qui font du feu non loin de moi. Il parait évident qu’ils sont bien plus aguerris a cet exercice que je ne le suis. Je ferai alors la rencontre de Charles et d’Axel. Le premier s’occupe d’un groupe de randonnée (Bivouac quatre saisons Belgique) et le second est passionné de Photographie et en à fait son métier. Sans que je n’aie rien à demander, ils vont me fournir le matériel nécessaire pour le feu et au lendemain, nous déjeunerons ensemble car pour ce soir, j’ai choisi de me connecter aux étoiles et de méditer sur cette randonnée.

 

Lorsque j’enfile mon sac à dos au départ d’une randonnée, je suis envahi par un sentiment de liberté qui m’emporte et me porte durant toute la randonnée.

Et lorsque je m’apprête à quitter mère nature, je ressens toujours un subtil mélange de tristesse et de joie d’être et d’avoir pu être en son sein. Je me sens revitaliser, ressourcer et à nouveau connecter à mon élan de vie. Oui, mon corps est fatigué mais mon âme est enjouée et mon mental est reposé. Dès lors, je ne manque jamais de me poser dans un pré ou là où je peux me laisser aller. Alors, tout les sens en éveil, je m’émerveille et je questionne en silence. Je verbalise quelques questions sans attendent les réponses.

Il ne s’agit pas d’un devoir mais plutôt d’un rituel. Je lance la question sans chercher la réponse, confiant que la vie va se charger de me l’a porté sur un plateau d’argent. Vous en doutez ? Lorsqu’une question est lancée, seul la recherche d’une réponse qui vient rassurer peut empêcher la réponse. Lorsqu’une question est lancée, sans que vous n’ayez à rien faire, votre mental va braquer le projecteur de votre conscience sur tous ce qui dans votre réalité pourra vous montrer la réponse, lorsque vous poursuivrez votre marche vers la vie.

  • Quel est la qualité d’être que je me suis découvert et que je pourrais choisir d’incarner sur l’une ou l’autre scène de vie ?
  • Si j’ai appris quelque chose à propos de celui que j’ai cherché à être mais que je n’ai jamais été, quel est le costume que je vais choisir de remiser dans la garde-robe ?
  • Si j’ai appris quelque chose sur moi-même, comment vais-je le mettre au service de l’homme que je souhaite devenir ?
  • Que faudrait-il pour que je sois plus en lien avec cet homme-là et avec ma raison d’être à la vie ?

La nature est un espace d’accueil à soi-même sans frontière. Si vous ajouter de la conscience sur ce qui se montre sur le chemin de la randonnée, vous ajouterez de la cohérence dans votre vie. Si vous ajouter de l’émerveillement à tous ce que vos sens perçoivent dans la réalité, vous ajouterez de la magie à votre vie. Ce qui m’est venu lors de cette aventure en Pleine Présence, c’est que j’ai pu, non pas comprendre mais ressentir combien la vie est aimante. J’ai pu faire l’expérience de cet amour sans conditions, parce qu’en me plaçant à la limite, j’ai pu ressentir le courant de la vie qui m’anime. Ce qui a vraiment changé après cette expérience ?

J’ai choisi de toujours dire oui à ce que la vie me propose et même si je ne sais pas où le chemin va me conduire !

J’ai choisi de ne plus jamais renoncé, de poursuivre mes rêves même si par moments, la route que j’ai empruntée semblent avoir été désertés par mes compairs.

J’ai choisi de prendre le risque d’être aimé et d’aimé car j’ai réalisé que quelques soit l’émotion qui sera, elle est une expression de la vie que je suis, que nous sommes.

Il ne reste que quelques kilomètres à faire. Le long de ce russeau, C’est l’âme enjoué, l’esprit apaisé et le corps revivifié que je poursuis la marche jusqu’à ce que la vie me fasse savoir qu’il est temps de rentrer à la maison.

J’espère vous avoir éclairé, vous voir donné envie d’entreprendre ce voyage en direction de toutes les parties d’humanités qui vous vivent.

Chaleureusement,

Philippe

 
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